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La santé métabolique : pourquoi certaines personnes en surpoids sont plus en santé que des gens plus minces

avril 12, 2021

Pour monsieur madame tout le monde, les mots « santé métabolique » ne veulent pas dire grand-chose; pourtant, c’est un point de la santé qui a beaucoup plus d’impact que vous ne pouvez l’imaginer. Pour les professionnels de la santé, la majorité devinent de quoi on parle sans pouvoir toujours en donner la définition.

La santé métabolique c’est lorsque toutes les variables de santé d’une personne (inflammation, glycémie, tension artérielle, biochimie, hormones, etc.) sont optimales sans le besoin ni l’influence d’une quelconque substance. Cela veut dire que si vous avez une prédisposition de résistance à l’insuline, par exemple un prédiabète, de légères hausses de la tension artérielle (sans nécessairement être en hypertension artérielle diagnostiquée), des marqueurs inflammatoires un peu plus élevés, vous n’êtes pas en santé optimale, donc vous n’êtes pas métaboliquement sain.

Selon une étude[1], 1 américain sur 8 (12,5 %) serait métaboliquement sain de façon optimale. Pas étonnant de voir autant de malades aux États-Unis, que ce soit de diabète, d’hypertension artérielle ou de cancer. Au Canada, ayant un mode de vie qui leur ressemble, il ne serait pas surprenant non plus de voir une similarité…

Maintenant, ce qui est particulier en santé, c’est que certaines personnes obèses sont plus en santé que certaines personnes dites avec un « poids santé ». Étonnant, mais pourquoi donc? Ne disons-nous pas toujours que l’obésité est un problème?

Il faut tout d’abord savoir que la santé n’est jamais chose simple. Il y a très peu de blanc et de noir, c’est surtout du gris avec des « ça dépend ». L’obésité est un problème oui, mais pas toujours de la façon qu’on le croit, ni dans tous les contextes, mais ça, nous allons le voir plus loin.

Pour vous faire un bref résumé de la façon dont fonctionne la santé, voici :

Premièrement, il y a ce que j’appelle le « health box » (la boîte santé), que j’aime donner comme exercice aux gens pour m’assurer qu’ils comprennent bien.

Imaginez un carré : c’est votre santé. Il y a une flèche qui part de l’extérieur pour aller dans le carré : cette flèche représente les ressources (nutriments, oxygènes, etc.). Il y a une autre flèche qui part de l’intérieur du carré pour aller vers l’extérieur : cette flèche représente les déchets. Finalement, imaginez que tout ce qui est extérieur au carré est l’environnement : l’environnement dicte le sens de ce qui se passe dans la boîte! Si l’environnement est pollué, inflammatoire, stressant, cela peut perturber ce qui se passe dans le carré. Meilleur exemple : Une femme trop stressée qui a divers troubles (ex. : digestifs, immunitaires), très souvent il y a des changements au niveau de son cycle menstruel et de sa fertilité.

Maintenant, le jeu est de décider ce que représente le carré plus spécifiquement : est-ce une cellule? est-ce un tissu? est-ce un organe? est-ce un système? est-ce l’organisme en entier? est-ce l’individu au travers de son écosystème? Selon ce que représente le carré, les ressources, les déchets et l’environnement peuvent ne pas être les mêmes réponses.

Si vous voulez comprendre un problème de santé, vous devez être capable de remplir ces informations à tous les niveaux. (Ouais, méchant casse-tête qui demande beaucoup de connaissances et de compétences! Donc, déjà là, si une cellule est malade à cause d’un manque en vitamines ou en minéraux, est-ce parce que la personne n’en consomme pas assez? est-ce qu’elle l’absorbe? est-ce qu’elle le transporte bien? est-ce qu’elle l’utilise à la bonne place? etc.)

Si mon médecin m’a dit que je fais du diabète, même si j’ai adopté la diète cétogénique, c’est possible (plus rare, mais possible). Pourquoi? On sait d’emblée que pour ce qui est des ressources (les glucides), ce n’est pas un problème dans un cas de diète cétogénique, mais si on regarde l’environnement, on peut remarquer que la personne ne mange jamais à des heures régulières, saute un repas de temps en temps, mange trop rapidement, fais de l’insomnie, a des troubles inflammatoires digestifs et articulaires…, bref, l’environnement est inflammatoire et ne suit aucunement le cycle circadien, ce qui amène des désordres hormonaux.

Pour pallier l’inflammation, le corps sécrète une hormone qui est le cortisol. C’est une hormone d’adaptation, de survie dont la forme inactive est la cortisone. À court terme, ce n’est pas un problème, mais à long terme, attention!

Le cortisol a pour rôle de libérer du sucre dans le sang. Trop de sucre trop longtemps dans le sang mène à un risque d’oxydation du sucre, d’inflammation vasculaire et de phénomène d’athérosclérose; donc, le corps va sécréter de l’insuline pour faire rentrer le sucre dans les cellules (pour faire rentrer le sucre dans la cellule, l’insuline doit se lier à un récepteur sur la membrane de la cellule), mais trop de sucre dans les cellules est un autre problème. Le corps a un certain seuil de tolérance, si on le dépasse, pour se protéger il réduit le nombre de récepteurs à insuline sur les membranes cellulaires (résistance à l’insuline). Là, les complications commencent : si la glycémie est trop haute et qu’il y a moins de récepteurs à insuline, le pancréas doit produire plus d’insuline pour maximiser l’absorption cellulaire du sucre. Plus un organe promouvoit une fonction, plus cela demande de nutriments et engendre de l’oxydation (ajouté au fait qu’une dominance en cortisol chronique est déjà assez oxydatif comme cela), ce qui peut, avec le temps, amener des complications comme le diabète et l’athérosclérose, et aussi d’autres problèmes comme par exemple l’insuffisance rénale.

Gardons en mémoire que chaque étape de ces processus excessivement complexes nécessite des enzymes (donc, des ressources en vitamines, minéraux, acides aminés, etc.), un environnement approprié, tant au niveau hormonal, nerveux, immunitaire, etc., si l’on est stressé, n’est pas un environnement favorable à une bonne digestion par exemple), mais aussi aucune faille dans les transformations (si pour une raison XYZ une molécule ne se transforme pas assez et s’accumule, c’est l’industrie biochimique au complet qui est ralenti et qui peut développer des débordements quelque part). 

Quel est le rapport avec l’obésité? Selon la santé hormonale et métabolique d’une personne, celle‑ci peut être plus encline à prendre du poids, surtout lorsque accompagné d’un excès calorique. Cependant, cela ne veut pas dire qu’une personne obèse va automatiquement développer des problèmes comme le diabète et l’athérosclérose.

Oui, avoir plus de tissus adipeux est promoteur d’inflammation (sans toutefois dire que c’est inflammatoire – c’est plus comme mettre de l’essence près d’un feu, si ça flambe, ça va être pire, mais ça ne veut pas dire que ça va flamber). Avoir plus de tissus adipeux est aussi promoteur de désordres hormonaux, immunitaires, ou même d’avoir tout simplement plus de pression au niveau articulaire, mais cela ne veut pas dire que la personne va avoir des problèmes. Elle est juste plus prédisposée à avoir des problèmes, mais je le redis encore une fois, cela ne veut pas dire qu’elle va en avoir.

La nuance entre la prédisposition et développer un problème fait toute la différence dans le milieu de la santé, surtout au niveau de la prévention!

Selon une autre étude[2], environ 35 % des personnes obèses seraient métaboliquement en santé. Si la personne obèse a une capacité optimale biochimique, enzymatique, hormonale, etc. pour être capable de pallier la situation, elle peut ne pas être autant à risque qu’une personne dite de « poids santé », qui elle, est moins capable de gérer ses paramètres de santé.

Si, par contre, une personne plus à risque (troubles posturaux = plus de pression au niveau articulaire, tendance à une mauvaise gestion de la glycémie, de la tension artérielle, de la gestion du stress, problème de sommeil, etc.) développe de l’obésité, alors là elle est plus à risque de développer des problèmes!

Maintenant, juste pour ajouter la cerise sur le sundae sur toute cette complexité au niveau de la santé, il faut se dire que l’on apprend beaucoup plus sur la maladie en apprenant à mieux connaître la personne que l’inverse. Si une personne est plus prédisposée à des troubles digestifs alors que l’autre est plus prédisposée à des troubles glycémiques, les deux personnes face à une alimentation riche en glucides raffinées n’auront pas forcément les mêmes conséquences à long terme : une personne peut potentiellement développer du diabète alors que pour l’autre ce sera peut-être le syndrome du côlon irritable.

N’avez-vous pas remarqué que depuis tantôt on tourne autour du sujet du diabète comme problème? Mais il y a beaucoup plus que cela en terme de santé. Bienvenue dans ce que l’on appelle la médecine intégrative! C’est pour cela qu’il est important de vous entourer d’une bonne équipe de professionnels qui saura regarder votre santé sur le plus d’aspects possibles pour prévenir les problèmes.

Charles Vaillancourt – Naturopathe agréé (ND.A.), Neurothérapeute NeuEra (NT) et Entraîneur personnel (PT)


[1] Joana Arau´ jo, PhD, Jianwen Cai, PhD, and June Stevens, PhD, 2019, Prevalence of Optimal Metabolic Health in American Adults: National Health and Nutrition Examination Survey 2009–2016, METABOLIC SYNDROME AND RELATED DISORDERS Volume 17, Number 1, Mary Ann Liebert, Inc. Pp. 46–52 DOI: 10.1089/met.2018.0105, https://www.liebertpub.com/doi/pdfplus/10.1089/met.2018.0105

[2] Hanli Lin, MD,a Liqun Zhang, MD,b Ruizhi Zheng, PhD,c and Yishan Zheng, MDd, Monitoring Editor: Jimmy T. Efird, Medicine (Baltimore). 2017 Nov; 96(47): e8838., Published online 2017 Nov 27. doi: 10.1097/MD.0000000000008838, The prevalence, metabolic risk and effects of lifestyle intervention for metabolically healthy obesity: a systematic review and meta-analysis, A PRISMA-compliant article, PMCID: PMC5708991, PMID: 29381992, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5708991/?fbclid=IwAR1ZgmFa0QFbdeVM3G2GYZp6Uz9shQiWpfG-79bNGq7zvScJ6hEGSernNSw

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